dimanche 18 février 2007

mon patelin...

mon coin de pays devenu, avec le temps, un patelin, à qui l’on prête un avenir sombre. les miens auront beau dire, le quitter et le traiter comme tel, je l’aime et le préfèrerai à toutes les villes devenues les leurs.
son développement urbain, stagnant à plusieurs égards, ne révélait qu’une dépendance historique. ma ville change comme toutes les autres, mais paisiblement. les années 70 marquaient le début d’un exode vers le sud du québec. les jeunes fuient en masse pour les grands centres et y dénichent un travail prometteur. maintes régions ressources éprouvaient ce cycle migratoire au même moment. je pèse le mot cycle, puisque le retour du balancier se ressent déjà.
tout en relief, ma cité reste inchangé ou presque. malgré le bouleversement naturel de 96, le paysage le long des cours d’eau dissimule bien des cicatrices . il se rétablit lentement plus urbanisé et repensé. en arpentant les rues de ma ville, vous vous rendrez compte rapidement de son caractère premier. les côtes sont nombreuses et celles-ci donnent toujours une vue d’ensemble d’où que l’on soient. de la rive nord ou du sud, l’ensemble s’affiche en carte postale. les secteurs plus récents cachent le vieux et la croissance sur les hauteurs s’amplifient.
la rivière saguenay traverse toute la basse ville. la marée sur plus de cent-cinquante kilomètres m’impressionne toujours et donne à la rivière une amplitude attrayante. le courant défile sous deux ponts, le dubuc et le sainte-anne, parfois vivement et à d’autre moment, sans vents, on dirait un lac tranquille. à marée basse, le rivage montre des rochers épars et toute une faune installée allant du canard au grand héron. l’hiver, tout l’estuaire s’enneige, se fige en arborant des blancs chatoyants. la boucle s’épanouit ainsi et distribue en étalant la beauté.
les saguenéens qui déambulent tout près de la rive, marchent souvent d’un pas rapide et exercé. tous ces gens affichent rigueur et force exercés par autant de promenades contre des rues en montées ; cela sans compter l’hiver, la gadoue frette durci par un noroît soudain. la population saguenéenne porte fièrement le sourire aux visiteurs nombreux. les gens d’ici conserveront cette attitude et la convivialité demeurera un héritage perpétuel.

dimanche 11 février 2007

samedi 10 février 2007

constat.

je me permets un petit constat de mathématique simple, tout en respectant la chronologie. p plus m, plus y, plus moi, plus C, plus g, plus j, j’arrive à 7 et vous autant, si non relisez-moi. je poursuis, mais sous un aspect bien particulier, les mariages. petite précision, la coutume fiscale dit qu’une union de fait est valide après un année de vie commune, je poursuis ; mes parents se sont mariés deux fois, en 46 le premier et en 90 le second, mais sont maintenant divorcés ; y s’est marié en 70 et moi en 78 ; puis C prenait époux en 69, ensuite avec 3 autres, deux dans les années 80 et son actuel en 95 ; pour g ça se complique un brin ; le premier en 75, puis se remarie autour de 85, se remarie en 90, puis demeure sept ans avec une bonne madame avec laquelle il n’est plus ; j, mon frèrôt, s’unit à la belle sœur de mon frère en 83, divorce et demeure 3 ans avec une dame. alors deux ,plus deux, plus un, plus un, plus quatre, plus quatre, et plus deux, j’arrive à seize unions.
je sais, la description complique le décompte et tout, mais les mathématiques c’est aussi ça. Je simplifie en disant que les 3 jeunôts de la famille comptent 11 essaies, c’est un tournoi ou merde. j’ai connu tous les conjoints et je me suis attaché à presque toutes ces personnes que je ne revoie plus, pour la plupart. je ne reconnaîtrais même plus les enfants à qui j’ai fait des présents à noël ou à leur anniversaire, quel drame. mais la vie continue. remarquez que ce portrait reflète un symptôme transitoire, j’espère, et un copier-coller fréquent, je le crois du moins. une société moderne nécessite un minimum de stabilité et celle-ci doit s’inspiré du milieu de vie, et j’ai confiance que nos jeunes renoueront avec la loyauté.

C, g et j…

C, g et j…

ma jeune sœur se rebellait tôt et avec raison, selon moi. précocement, nous la perdions de vue, du foyer, dès son adolescence. je me souviens que notre père perdait souvent patience. était-ce une résultante de son année passée à l’orphelinat, qui sait ? elle avait des tchums bien avant que j’ai osé regarder les filles, même avec 17 mois plus jeune.
un instant, je me souviens ; dimanche en après-midi à l’ophelinat, j’ai visité mes deux frères dans une salle toute petite, sombre et vieillotte. « C » était absente, sans que je sache pourquoi. j’étais assis-là sur un siège, muet et tendu, avec ma mère et « y », je ne sais trop. mes deux petits frères étaient près de moi et je n’arrive pas à me rappeler quoi que ce soit ; ni de mes gestes et ni de mes mots, rien. cet anecdote cache-t-il des images qui me reviendront un jour ? puis, nous avons laissé-là, « g et j ».
quelques minutes plus tard, un flash, je me retrouvais dehors, près de l’auto. Et tout en haut, sur le perron d’une des étages, j’ai aperçu ma petite sœur, « C ». une nonne la tenait par une main. « C » avait son autre main posée sur son visage. Moi, je lui faisais des signes de la main, timidement, mais convaincue qu’elle me voyait. « C », elle, esquissait des gestes prompts et j’entendais des mots et des sanglots, était-ce des cris ? toutes ces heures me semblent tirer d’un mauvais rêve.
« C » amenait à la maison ses amies de classes. elles étaient jolies mais je n’osais pas les approcher tellement j’étais intimidé. « C », j’enviais son audace et sa liberté d’aisance. Un jour, dans l’arrière cours, elle m’initiât au baiser et dû même répéter la leçon tellement j’étais coincé. un jour de juillet, elle se mariait en portant en elle son premier bébé et en eût trois autres ; 1 gars et 3 filles.
bientôt, elle abandonnait derrière elle son patelin et son passé, pour la grande ville et de nouveaux horizons. elle entraînait avec elle, ses parents, se dénichait un boulot prometteur, devint grand-mère dès l’âge de 39 ans. aux fils des ans, huit petits, plus une vie amoureuse qui se cimente depuis une dizaine d’années. sa carrière professionnelle se poursuit dans tout l’est canadien, comme elle seule sait le faire.

« g », le héros…

depuis un moment, je me demande ce qu’occasionne l’éloignement chez l’individu. pour ma part, je refuse de quitter mon patelin, mais j’en reparlerai, revenons à « g ». « g » m’accuse peut-être avec raison, de ne pas avoir conserver de lien avec lui ; rempli d’amertume et de colère, tout résulte en insatisfaction. sans vouloir présager du futur, puisqu’il m’a accoutumé à tant de changement par le passé, cette souffrance se transformerait en liesse s’il le désirait. il a toujours su retomber mon petit frère. tout jeune, il se redressait comme un bélier. l’auteur de ces lignes se remémore encore l’hospitalisation qu’il avait subit à 2 ou 3 ans. il en était revenu transformé et plus qu’heureux. déjà, l’éloignement l’aurait coupé de sa nature ou de ce qu’il était juste avant ? ensuite, l’orphelinat, avec le cadet et ma sœur, le perturbât de nouveau car encore maintenant, il en témoigne. vous savez, mon petit frère représente le personnage parfait de l’hyperactif. ce sera toujours un être expressif et direct. vite, il effectuait des petits larcins dans les commerces du coin. Les journées d’emplettes, certains achats disparaissaient pour un remboursement aux services clients ; c’était ingénieux, non ? son rendement à l’école soulevait bien des réprimandes ; un jour, le directeur de l’école se plaignit à mes parents, parce que son professeur avait couru après lui dans l’école sans pouvoir le rattraper. Je crois qu’il flirtait avec une délinquance solitaire et que les études pour lui, était du temps perdu. Remarquez bien que les études à la maison, c’était pas la panacée, loin de là.
son mariage ne tardait pas. à l’époque, les mariages obligés devenait une sorte de clé entre parents bien élevés. Oui, leur union religieuse ressemblait à tout ce qu’il y a de classique et leur séparation itou. l’enfant issu de ce passage à l’acte dirons-nous, sympathise avec moi régulièrement et nous demeurons sans cesse en communication. un second mariage survint une dizaine d’année plus tard puis un autre. un soir, une dame me téléphonât pour me demander de rejoindre « g ». je notai ses coordonnées et m’adressai à « g », en lui disant : « écoute, je viens de recevoir l’appel d’une dame, qui est marraine d’une jeune fille de 18 ans qui espère pouvoir rentrer en contact avec toi, son père ». je poursuis en précisant que d’autres unions se sont produites avec le temps et qu’une autre jeune fille l’appel papa.
« g » cuisine comme pas un et ses années à l’école d’hôtellerie lui promettait une carrière plus qu’intéressante. Il occupait plusieurs emplois comme chef. un jour, il quittait notre patelin en tentant différentes avenues. à chaque fois, un succès relatif semblait se manifester, mais un changement immuable se produisait, une continuité. j’aime « g » et j’espère qu’il saura surmonter cette période sombre. un être merveilleux se cache à quelque part en lui, à lui de le dénicher.

« j » comme Jésus…

le cadet de notre famille demeure celui avec qui j’ai une relation continue. je suis un peu son confident, du moins c’est ce qu’il dit. si c’était le vent, une brise vous frôlerait le visage comme en mai, entraînant un parfum insolite. si c’était une rivière, un saguenay, avec une marée d’automne, immergeant le boulevard et tous ses passants, sans qu’ils ne sachent pourquoi. un livre, ce serait robinson crusoé, l’intro, avec tout ce qu’il y a de plus ardus. un outil, ce serait tout un coffre de trucs, un machin pour chaque chose défaite et un feuillet d’instruction, pour tout restaurer. mon frèrôt, comme je l’appelle souvent, demeure loin et même si je ne l’ai pas vu grandir, je le connais plus que quiconque, pour lui avoir parler à toutes les heures du jour et de la nuit, même loin de son patelin.
il épouse une gentille femme, qui n’est plus dans sa vie, depuis une vingtaine d’année. Elle était aussi la sœur de l’épouse d’ « y ». père de trois enfants, la vie se chargeait de les éloigner de lui très tôt. bien qu’il fût séparé d’eux, il a toujours su leurs apporter, le soutien et même esseulé, les comblait de son mieux. maintenant grand-père, il redécouvre la paternité et révèle ce qu’il a toujours été, tendresse. « j » caresse le bois comme un amoureux. fier ébéniste depuis belle lurette, il innove dans l’atelier de son employeur et de plus, se chargeait de l’union, regroupant une centaine de femmes et d’hommes de différentes nationalités.
aujourd’hui, « j » matérialise un rêve, son idéal féminin…

j’oubliais « y ».

ce que je sais de l’aîné se révèlera plus direct. je l’ai vu vieillir et même en étant loin de moi, je n’oublierai jamais les moments exceptionnels de rapprochements. étaient-ce trop compliqué pour nous deux, je le crois vraiment. nous ne pouvions être autrement malgré toutes les tentatives, de ma part du moins. la tradition familiale voulait que le plus vieux affiche rectitude et fermeté. je sais aussi sa fragilité, car même dissimulé en nous, nous ne pourrions tout cacher.
puis, il prît épouse, près du lac ontario et s’ensuivit deux noces mémorables ; l’une british et l’autre, ici dans son patelin. une fille survint, peu après, et même prématurée, elle leurs donnait joie et deux petits enfants.
parfois, il me vient à l’idée que je pouvais être pour lui, un concurrent ou un rival. comme pensionnaire tous les deux en centre d’accueil, nous étions dans deux équipes différentes, moi les lynx et lui, un tigre je crois. une guerre ouverte, jamais, mais des joutes empruntent de gaieté et d’esprit sportif. j’avoue que, parfois, je pouvais lui servir de tête de turc et je ne mordais pas. mon plus beau souvenir avec lui, la cueillette des fraises près du lac ontario. ce boulot de subsistance me convint seulement que cette tâche m’horripilait. j’ai su aussi que pour lui ce l’était et que tout compte fait, nous n’étions pas si différent.

lundi 5 février 2007

emménagements...

toutes les adresses se succédaient en rafale. je donne les noms de rue ; lamarche, blough, hunt, lafontaine, arthur buies, radisson, 44 racine (10 ans), arthur buies, racine, saguenay, sydenham, racine, bécard, racine, rachel, beaujelais, couillard, radisson, joliette, lévis, hospitallières, murdock depuis 30 ans. toutes ces rues se situent dans des milieux urbains, avec à proximité, des écoles, des terrains sportifs et toutes les facilités de quartier. j'ai imaginé un jour connaître tous les gens de ma ville.

une trêve d’un an s’ajoute à tout cela. en 61, ma sœur et mes frères devions être placés en centre d’accueil. bien qu’à cette époque, les termes appropriés étaient une orphelinat, pour les 3 plus jeunes. pour les deux plus âgés, un centre pour délinquant. ce dernier lieu se convertissait plus en centre pour des jeunes de familles en crise. les plus jeunes évoquent difficilement cette période. je me souviens, certains dimanches, les avoir visités. les seuls souvenirs qui me reviennent représantes, tristesses et pleurs. tandis que pour « y » et moi, nous évoquerons de bons moments, bien qu’il y ait eu, pour moi du moins, des moments plus ardus.

ces nombreux déplacements me dotaient d’une capacité d’adaptation. je n’éprouvais aucune difficulté à me faire des connaissances. encore aujourd’hui, je peux facilement cassé la glace comme on dit. un jour, une serveuse de bar me révélait qu’elle savait, depuis le temps, situer ses nouveaux clients, dès le prime abord. je dirai un peu la même chose pour ce qui est des voisins. J’ajouterai peut-être cet élément : très jeunes, je désirais apprendre à ne pas sous-estimer et ni surestimer les personnes, afin d’éviter les fausses perceptions du moment et de possibles déceptions.

jeudi 1 février 2007

le 44 racine...

nos nombreux déplacements ne me feront jamais oublier ce qui a été, la maison; même en location, ce fût grandiose. dix ans de vie familiale importante et un sentiment ; je dirais l’été, fin juin, ça me va. ces années-là correspondaient à mon adolescence, mes affirmations « flower-power », mes premiers amours. je m’attarderai plus loin sur ces années. revenons au bungalow blanc en planche superposée avec un toit en pointe, une dizaine de fenêtres à carreaux, galerie immense entouré d’arbres géants, loin de la rue avec une allée verdoyante, une vingtaine de mètres je dirais. à droite de la chaumière, un terrain immense, 20 par 10, rectangulaire entouré d’une piste graveleuse, permettant des joutes sportives effrénées et tout au fond, derrière, un garage. l’intérieur maintenant; un boudoir radieux, un salon cordial, trois grandes chambres, une grande cuisine avec une loge en lucarne et un sous-sol. la première modification accompli par mon père, ma mère et des volontaires comme moi, le ss. première touche, peindre le plancher béton, tout gris. ensuite, les murs et le plafond, tout en carton, deux mètres carrés, peint blanc avec bordure en planchette, 6 cm de large. un mini bar et un faux foyer aux extrémités, avec un siège divan de 7 mètres, tout d’un bout et juste au dessus, environ un demi mètre, une verrière menterie en carton repeinte fond blanc enneigé et des massifs montagneux, avec des personnages collés ou peints, tout plein. premier plan, des pentes pour skieurs bon enfant, et des glisseurs en toboggan, en luge, des promeneurs qui jasent de tout et du temps hivernal. un tas de nuages, des cirrus, des cumulus stationnaires et gais, des sapins verdis au pinceau et des épinettes aussi. que de fêtes réjouissantes avec la parenté et tous les amis. que de fêtes permises et interdites ; certains soirs, les rassemblements se transformaient en beuverie et le bar devenait si chargé, on auraient dit un pub trop petit, avec la fumée de cigarettes, de marijuana et marie-jeanne séduite par de la musique rythmé ; elvis presley en premier, les beatles et bob dylan, de tout, du soft et du hard. Ça swinguait tellement que même les policiers, Monsieur le curé et même les pompiers se déplaçaient, mais pas pour les mêmes raisons. revenons à nos moutons, le 44 ; chaque endroit amène des inconvénients, dans ce cas-ci, la tonte et le pelletage. Nous avons eu de gros hiver et de grosses tempêtes, et avec mes frères ont se tapait les coups de pelle. On mettaient une demie journée pour compléter le contour et l’allée avant. cette corvée s’accomplissait dans la bonne humeur souvent et parfois dans la grogne et c’est là que ça traînait en longueur. le 44 se situait au centre ville de chicoutimi et sur google earth vous la retrouverez en sélectionnant, 48 degré 25 minutes, 39.59 secondes nord et ouest, 71 degré 4 minutes 11.69 secondes.