vallée de la Matapédia ; à Albertville, naîssait le 6 juillet 1925, « p » , fils de fermier du 4ème rang. ce petit village devenait sa première paroisse. dès l’âge de 2 ans et demie, en jouant avec sa grande soeur, un incident lui brisât le genou gauche. une suite d'incident fâcheux dont l'une en descente de ski, agrave l'état de son genoux et plusieurs opération l'afflige. à 18 ans, il quitte et va retrouver sa soeur à arvida et y trouve un emploie à Arvida, au Saguenay. puis, il devient analyste dans un labo chez alcan. Employé accompli et ponctuel, il y travaillât une trentaine d’années.
un papa, tous les êtres vivants en possèdent un. certains enfants le connaissent mieux que quiconque, tandis que pour d’autres, ils ne le reconnaissent même pas. le mien, dès son retour du boulot, portait une odeur et lorsqu’il m’approchait, les yeux clos, je l’identifiais. vous savez, les papas qui travaillent en usine, gardent sur eux la chimie du combustible. bizarrement, cette senteur me rassurait même si mes narines n’appréciaient pas l’odeur de soufre. les mets qu’il mijotait, me réjouissaient, bien qu’il exagérait sur les épices exotiques et les piments forts. à mes sept ans, « p » ne venait plus à la maison. Des semaines, des mois, je ne pourrais le préciser. un jour, je marchais sur le trottoir, près de chez-moi. Allais-je vers l’école ou ma tournée de journaux, voisin de l’église Anglicane ? C’est si loin et c’est à ce moment que je revis « p ». tout mon corps s’agitait et muet, je lui esquissai un regard et un sourire timides. cette minute s’est cristallisée à jamais. après m’avoir serré la main, il passât tout droit et poursuivit son chemin, d’un pas décidé. se rendait-il à la maison ? je ne l’ai jamais su. un jour, il revint chez-nous et pour tout dire, je ne peux témoigner du changement que cela provoquât. c’est ainsi que « p » disparaissait et réintégrait le logis. bientôt, ses nombreux déplacements nous entraînaient avec lui, et la gamme de logement cinq pièces, se succédait. Je ne me tromperais en vous soulignant que le 44 racine fût sa préférée. Ces 10 années donnaient lieu à des rassemblements merveilleux et pour lui, c’était comme une récompense, un chef d’œuvre. Recevoir des amis et des gens le comblaient. Par la suite, un sorte de lourdeur l’envahissait. En vieillissant, j’observai que les fins de voyages le rendaient taciturne. Au fait, il se séparait de nous souvent sans que l’on sache pourquoi, pour qui ? Double vie, et existence secrète que lui seul pouvait expliquer. Les deux divorces avec notre mère s’expliquaient difficilement et même en y réfléchissant. Son itinéraire se termine sur l’île de Montréal ; ses enfants, petits-enfants et arrières-petits souhaitent sa présence.
Maintenant, avec le recul, je replace les événements et je sais, depuis un bon moment, que son orientation sexuelle motivait tous les détours et les ruses secrètes. Sa souffrance l’obligeait au silence et ses incartades, une fuite en avant, vers ses rêves et ses passions particulières, loin de moi.
un papa, tous les êtres vivants en possèdent un. certains enfants le connaissent mieux que quiconque, tandis que pour d’autres, ils ne le reconnaissent même pas. le mien, dès son retour du boulot, portait une odeur et lorsqu’il m’approchait, les yeux clos, je l’identifiais. vous savez, les papas qui travaillent en usine, gardent sur eux la chimie du combustible. bizarrement, cette senteur me rassurait même si mes narines n’appréciaient pas l’odeur de soufre. les mets qu’il mijotait, me réjouissaient, bien qu’il exagérait sur les épices exotiques et les piments forts. à mes sept ans, « p » ne venait plus à la maison. Des semaines, des mois, je ne pourrais le préciser. un jour, je marchais sur le trottoir, près de chez-moi. Allais-je vers l’école ou ma tournée de journaux, voisin de l’église Anglicane ? C’est si loin et c’est à ce moment que je revis « p ». tout mon corps s’agitait et muet, je lui esquissai un regard et un sourire timides. cette minute s’est cristallisée à jamais. après m’avoir serré la main, il passât tout droit et poursuivit son chemin, d’un pas décidé. se rendait-il à la maison ? je ne l’ai jamais su. un jour, il revint chez-nous et pour tout dire, je ne peux témoigner du changement que cela provoquât. c’est ainsi que « p » disparaissait et réintégrait le logis. bientôt, ses nombreux déplacements nous entraînaient avec lui, et la gamme de logement cinq pièces, se succédait. Je ne me tromperais en vous soulignant que le 44 racine fût sa préférée. Ces 10 années donnaient lieu à des rassemblements merveilleux et pour lui, c’était comme une récompense, un chef d’œuvre. Recevoir des amis et des gens le comblaient. Par la suite, un sorte de lourdeur l’envahissait. En vieillissant, j’observai que les fins de voyages le rendaient taciturne. Au fait, il se séparait de nous souvent sans que l’on sache pourquoi, pour qui ? Double vie, et existence secrète que lui seul pouvait expliquer. Les deux divorces avec notre mère s’expliquaient difficilement et même en y réfléchissant. Son itinéraire se termine sur l’île de Montréal ; ses enfants, petits-enfants et arrières-petits souhaitent sa présence.
Maintenant, avec le recul, je replace les événements et je sais, depuis un bon moment, que son orientation sexuelle motivait tous les détours et les ruses secrètes. Sa souffrance l’obligeait au silence et ses incartades, une fuite en avant, vers ses rêves et ses passions particulières, loin de moi.
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