mercredi 31 janvier 2007

ce que je sais de "m"

ce que je sais de « m »
chicoutimi, la grand ligne, en montant vers les terres, un couple génère à la bonne grâce de Dieu, 13 enfants dont « m », l’aînée des filles en 1926. Déjà, jeune, elle affichait ses airs rebelles. elle étudie dans des classes multiples. en cinquième, elle se retrouvait avec ses frères et sœurs plus jeunes, quatre et même plus. ils sont tous vaillants et ingénieux. « m » devient tôt, un appui sur lequel les parents peuvent compter. les expériences acquises, au côté de sa mère, les poursuivront toute au cours de sa vie. elle épousât « p » à quatre heures du matin pour embarquer à bord d’un bateau, ensuite le train pour se rendre à albertville par train.
serveuse en restauration, afin de combler les besoins familiaux, elle n’était pas souvent à la maison. elle entrait au boulot à toutes les heures et atteint une bonne réputation. tous se l’arrachaient. elle servit dans à peu près tous les restaurants de la ville, une bonne quinzaine. ses jours de congé, le moulin à coudre « singer » tournait infailliblement. les commandes fourmillaient, vêtements féminins d’époque et robes de bal en quantité. créatrice, elle sût créer les tenues de mariages pour ses sœurettes, ses amies et ses brus. cordonnière, chapelière, elle se signalait même au cinéma. « m », par moment, se transformait en décoratrice et là tenez-vous bien, toutes les pièces y passaient. ses travaux inspirées ne s’arrêtaient pas là, elle recouvrait les meubles, les décapait et les repeignait. « m » créait des murales à l’aide de collages et des restes de peinture. cette femme à tout faire devenait une sorte d’artiste, intarissable et talentueuse. elle aurait pu devenir comédienne ou conteuse tellement elle égayait par ses mimiques et ses tirades drôlesques.
elle eût aussi des passages à vide, de grand découragement, jusqu'à l’hospitalisation. La plus sérieuse fût celle où nous avons tous été placés en assistance pendant un an. c’était une maman chaleureuse mais pas câline. parfois autoritaire, elle devenait excessive et je me souviens encore de ses hurlements en sanglot. ses implications, dans le mouvement « vers demain » l’amène au dépassement et à se réaliser totalement. elle accompagne ses petits-enfants, ses arrières petits et, se dévoue encore pour les siens. oui, elle devient envahissante, imposante et c’est là qu’elle se rend insupportable parfois.
l’homme de sa vie, « p », encore aujourd’hui, même divorcé. elle l’accompagne comme une loyale promesse passée. Elle joue avec lui au scrabble en attente d’une victoire possible, le retour. voilà, qu’en présentant « m », des souvenirs de « p » se sont éveillés en moi. j’en reparlerai…

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