mardi 27 décembre 2022

Le jour d'anniversaire et du salut... III

 

suite II

    Lyn, son papa et Daniel, l'ainé de ses frères

Un jour de sortie avec son papa, elle était assise derrière pendant que Vincent reconduisait une dame.  La dame dit ; "C'est elle que vous avez pris..."  Vincent vit par son rétroviseur le malaise de sa petite fille.

Un ptit peu de Vincent

Vincent était un rouge invétérée et conséquemment, cette allégeance facilitait les contrats, selon Minou.  Entrepreneur, il était reconnue pour son entre-gens, affable et généreux.  Il était proche des communautés religieuses. Lors de ses sorties nocturnes, Vincent avait dans ses poches toujours de l'argent, beaucoup même.  Bref, un homme d"affaire renommée politiquement et dans tous les hôtels, très bon client.  

Le dimanche, Vincent allait souvent chez Paulette, sa soeur et veuve très tôt.  Il appréciait ses conseils. Plusieurs personnes m'ont souligné la gentillesse de Vincent, dont les cousines de Lyn, les filles de Paulette.  Lyn a fréquenté longtemps ses cousins-cousines, Marc, Anne et surtout Agathe.  

Un Ptit peu d'Yvette

L'épouse de Vincent, Yvette, travaillait durement comme couturière. Pour elle, nulle secret en couture ; fourrure, complet, robe de marié, etc...  Elle exigea de Vincent qu'il embauche une aide pour le ménage.  

La 1ère engagée fût sa nièce, la fille de Pitre, Marjolaine en début d'adolescence.  Par ailleurs, Yvette était proche de Pitre, son frère, le papa de Marjolaine.  Ces deux Gagnon se serraient les coudes.  Lyn me racontât de son lit en onco les avoir surpris, les deux en pleurs, sans qu'elle ne sache leurs motifs.  

Revenons aux aides ménagères.  Plusieurs se sont essayés. La dernière ménagère une Villeneuve.  Cette dame considérait l'enfant comme sa fille.  Pour Lyn, cette femme était son idole. 

Yvette était sévère pour ne pas dire austère et distante.  Minou me confirma ce caractère.  Un moment donné, Lyn reprocha un jour  à Yvette que les longues privations poussaient Vincent à l'aventure.  Selon toujours sa fille, après 20 ans "y peut ben courailler !"

                               Rachelle et Marina...

Dès le début de notre relation, ça me semblait curieux qu'elle ne fréquente pas sa parenté.  Marina, son ainée de 8 ans, m'a racontée que Lyn était sa petite protégée.  Lors de ses visites chez son oncle Vincent, Marina constatait un silence, une sorte d'omerta. 

Un ptit peu d'Alain  

Dans ces années-là (1975), l'instabilité d'emploi, du revenu, du logis et des émotions ne facilitaient pas la venue de son prince charmant.  Lyn avait une conception du grand Amour et non du peace&love.  Oui, elle chérissait ce sentiment inconditionnellement.

Un peu comme son Vincent, j'avais de la gourmandise et en 78, après 4 adresses, on s'est séparé.  Moi dans l'éphémère et l'aventure. Elle esseulée, mais dans la vrai vie, loin des rêves et accaparées par nos obligations financières.  

Sept ou huit jours après mon absence, une tante me téléphone pour me dire qu'Elle attendait un enfant.  Aussitôt, je me suis remis en question et responsable de l'avoir laissé seule...

À mon retour au nid, repentant, j'admirais une femme délicate, courageuse et aimante.


Un soir après le souper, Lyn cria de la salle de bain.  Elle était en larmes à la vue du sang qui venait de s'échapper.  En vitesse, on se rend aux urgences.  Lyn appréhendait une fausse couche. Le gynéco de service ordonna un curetage car ça n'allait pas bien, pour Elle et le rejeton.  Une radiographie montrait une présentation du coude, dûe à une malformation de l'utérus en forme de poire.  Sur la table, le chirurgien lui précise qu'avec un suivi étroit, le bébé se développera, sans danger pour Elle.  Elle lui dit aussitôt "j'aimerais le garder..."  Il annulât donc cette interruption.  

Avant notre départ de l'hôpital, le gynéco confirme une césarienne et une date, le 24 février.  Le jour de mon anniversaire, le ptit Jean-Frédérick naissait pour notre bonheur.         

à suivre...  IV

 




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